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En Afrique, la gouvernance technologique permettra de résoudre d’anciens problèmes avec de nouvelles méthodes

Kristophina Shilongo, boursière Mozilla 2025

Qu’il s’agisse d’innovations révolutionnaires ou de visions ambitieuses, nos boursiers 2025 nous livrent leurs prévisions sur l’évolution de la technologie et son éventuel impact sur le monde.

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En 2025, l’élaboration participative des politiques d’IA en Afrique prendra une tournure différente : elle sera réellement participative ! L’Union africaine, ses États membres et leurs partenaires financiers adopteront une approche plus inclusive pour élaborer des politiques technologiques. Pour quelles raisons ? Parce que les défis posés par l’IA et les autres technologies émergentes sont complexes : ils concernent l’économie, la sociologie, la politique et couvrent plusieurs secteurs, et requièrent une approche de la gouvernance impliquant toutes les parties prenantes.

Si vous suivez les évolutions de la politique technologique en Afrique, vous êtes peut-être déjà au courant. Cet article portant sur les mesures à prendre par l’Afrique pour devenir un acteur majeur de l’IA reprend l’appel lancé par les développeurs d’IA africains à l’occasion du Deep Learning Indaba. Je me suis également exprimée en ce sens : en proposant l’adoption d’approches communautaires de la gouvernance technologique, en incitant les journalistes africains à jouer leur rôle de catalyseur pour une IA digne de confiance et en coordonnant également une lettre ouverte à l’Union africaine pour que davantage de représentants africains puissent façonner les politiques en matière d’IA sur le continent.

Cela ne signifie pas que l’Union africaine ou les décideurs politiques des États membres n’ont pas fait d’efforts pour garantir la participation des Africains aux processus d’élaboration des politiques. Au contraire ! Mais il reste encore des progrès à faire en 2025 et dans les années à venir. Le processus de consultation pour le livre blanc continental et la feuille de route sur l’intelligence artificielle sont peut-être le meilleur exemple de ces efforts, avec une période de consultation étendue et un partenariat avec le Panel africain de haut niveau sur les technologies émergentes (APET), un groupe diversifié représentant les principales parties prenantes sur le terrain. De même, quelques mois plus tard, la Commission de l’Union africaine, avec le soutien de consultants, a organisé une série d’ateliers consultatifs. Cependant, ces initiatives ne sont pas suffisantes.

Les élections imminentes de l’Union africaine de 2025 sont l’occasion d’explorer de nouveaux modes de collaboration pour exploiter les avantages de l’IA. Nous devons trouver de nouveaux moyens de garantir que l’IA serve au mieux nos intérêts en tant que continent en ne laissant personne de côté. En définitive, cela permettra d’améliorer nos approches en matière de réglementation de l’IA afin d’atténuer efficacement les risques et les préjudices.

Pour ma part, je développe activement des méthodes de travail ouvertes et la façon dont les principes d’ouverture peuvent favoriser l’apprentissage et la participation constructive aux processus de gouvernance de l’IA. Par ailleurs, je travaillerai de manière délibérée sur mes collaborations et sur la manière dont nous pouvons, en tant que citoyens africains, gagner en visibilité sur les questions politiques qui nous sont chères. À mes yeux, cela passe par la gouvernance collective des données, le développement de technologies d’intérêt public et des politiques guidées par des réflexions féministes sur le pouvoir. En collaboration avec mes collègues, nous avons commencé à réfléchir à la manière dont nous pourrions concevoir des délibérations publiques destinées à façonner l’intelligence artificielle. J’espère que ce travail permettra d’améliorer les relations entre les populations africaines et les décideurs politiques.

La musique est porteuse de puissants messages et je rêve que cette incroyable chanson d’espoir de l’Ivoirien Dobet Gnahoré, intitulée Issa, soit diffusée en toile de fond tout au long de l’année 2025, nous invitant à faire en sorte que tout le monde soit à pied d’œuvre, à tout moment ! Je vous invite à l’écouter et je me réjouis de collaborer avec vous en 2025.

Photo de Kristophina Shilongo

Kristophina Shilongo est boursière Mozilla 2025.

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